Mirror Mirror est une comédie fantastique américano-canadienne réalisée par Tarsem Singh en 2012.
Il s'agit d'une adaptation du conte Blanche-Neige des frères Grimm paru en 1812. Avec un budget approximatif de 85 millions de dollars, il a fait un box-office de 162 millions et a été notamment nommé pour l'Oscar des meilleurs costumes (super).
Synopsis : Le film est introduit par une narratrice qui n'est autre que la belle-mère en personne, qui nous présente la genèse de Blanche-Neige sur un ton cynique et désabusé, ton qui va rester pendant tout le film ; ainsi la mère de Blanche-Neige meurt à sa naissance, son père décide de se trouver une nouvelle épouse, la fameuse belle-maman en question, puis va disparaître sans laisser de traces...
Dix années ont passé, Blanche-Neige devient de plus en plus belle au détriment de la vilaine reine qui n'hésite pas à la martyriser de plus en plus. Un prince beau gosse arrivant au château va apporter un peu de piquant à la situation ; la reine tombe raide dingue de lui alors que Blanche-Neige souhaite obtenir son aide pour débarrasser le royaume de sa belle-mère et reconquérir son trône légitime. Afin de s'épargner moult problèmes, la reine décide de faire assassiner la donzelle dans la forêt, mais la personne chargée de le faire la prend en pitié et la libère, rapportant comme preuve de sa mort à la reine de la charcuterie (gros délire). Abandonnée de tous, Blanche-Neige tombe sur les fameux 7 nains, remastérisés en guerriers bagarreurs qui montent des échasses pour détrousser les promeneurs (WTF ?) ; ces derniers décident de la cacher et de la former au métier de détrousseuse/guerrière/paladin pour qu'elle puisse affronter la reine (le film nous livre pour l'occasion une belle scène anti-discrimination nanesque).
De son côté, la belle-mère réussit à envoûter le beau prince, mais les nains le capturent et Blanche-Neige le libère avec un baiser (le conte est volontairement inversé) puis se résout à combattre la reine et sa bestiole maléfique qu'elle contrôle pour effrayer la plèbe (un vilain remake du Pacte des Loups) qui se révèle être le roi disparu. Désormais libéré, il reprend le pouvoir et Blanche-Neige se marie avec le beau prince, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, blablabla... Je n'ose pas parler de la fin de film en mode comédie musicale avec chorégraphies et tout le tralala ; abominable...
Le scénario contient donc une histoire d'amour comme dans le conte, mais beaucoup plus complexe avec un véritable triangle amoureux proche du pathétique entre Blanche-Neige, le prince et la reine ; également le film prend de nombreuses libertés en intégrant par exemple une dimension politique inexistante dans le conte avec toutes les intrigues de la cour, composée d'une bande de bouffons perruqués.
Réalisation : Tarsem Singh (The Cell, Les Immortels sans transition) attaque ici l'un des contes les plus populaires qui soit sur un registre décalé et burlesque, mêlant satire et folie pour obtenir un film parodique déjanté. En effet l'ambiance du film intègre des éléments comme les traitements que la reine prend afin de garder sa jeunesse, à bases d'insectes répugnants ; des costumes loufoques, des créatures qui devraient être interdites par la Convention de Genève (marionnettes tarées, bien réalisées en plus). Quelques séquences viennent toutefois renforcer l'aspect enchanteur du conte, comme la présence de couleurs vives pour faire un contraste entre les persos importants et la plèbe.
L'humour est omniprésent par le biais de situations incongrues et décalées ; le niveau reste toutefois très bas et on nous arrache difficilement un ou deux sourires devant cette tentative maladroite. Clairement le film manque de profondeur et d'originalité pour se distinguer des autres adaptations du même conte.
Bande-son : Le compositeur de ce film est Alan Menken, surtout connu pour avoir réalisé les musiques de plusieurs Walt Disney (La Belle et la Bête, La Petite sirène, Raiponce, Aladin...).
Dans l'ensemble la bande-son est plutôt bien adaptée, alternant musiques classiques cérémonieuses pendant les scènes officielles, angoissantes et rapides pendant les moments de suspense avec de nombreuses onomatopées sonores pour accompagner les instants pseudo-comiques.
Jeu des acteurs/Personnages : Un casting des plus improbable, à commencer par Julia Roberts en belle-mère cruelle et tyrannique qui balance des remarques déplacées à tout bout de champ, mais bon ça va pas tellement plus loin (le Walt Disney est beaucoup plus flippant). On a également Sean Bean en guest star dans le rôle du roi (qu'on voit 5 minutes au total) et enfin Armie Hammer (Lone Ranger) qui nous joue le prince couillon.
On peut également signaler la présence de tous les acteurs nains connus dans le Cinéma (enfin, il manque Warwick Davis) qui nous interprètent une bande de bras cassés dépouilleurs et punchlineurs. Blanche-Neige incarne la petite fille naïve et innocente, quoiqu'un peu espiègle sur les bords.
Enfin, petite dédicace aux frères Grimm dans l'épilogue, lorsque l'on apprend que l'un des nains, dénommé Grimm, a fini par écrire son propre livre de contes...
Conclusion : Une tentative pittoresque et maladroite de faire une adaptation comique du conte de Blanche-Neige ; hélas l'humour bien que mordant n'est pas assez prononcé et le scénario reste très superficiel et sacrément bordélique ! Les décors et effets spéciaux sont loin d'être suffisants pour rattraper une hérésie pareille ; au temps de l'Inquisition on a brûlé des gens pour moins que ça...